Cet album long résonne à un niveau tout à fait unique pour moi, il a une ambiance qu’il semble se manifester tout seul et cet effort tout à fait artistique fonctionnerait à merveille dans une galerie d’art moderne, comme la Tate Modern à Londres par exemple, quand on passe d’une pièce à une autre.
Le portail d’ouverture au génie s’appelle Incantations et est l’un des plus beaux exemples d’ambiances minimalistes que l’on puisse trouver ; tantôt sa profondeur et son ampleur me rappelaient le travail de l’artiste Scott Lawlor, tantôt le volume de musique qui réside dans le rien que cette composition crée, rappelle le tout premier Eno, de l’époque du Lizard Point.
J’adore ce style d’interprétation musicale, je pourrais l’écouter pendant des jours, et quand on dérive dans les bras musicaux de la prochaine pièce intitulée Incandescence, on arrive à une porte dimensionnelle de luminescence et de fluorescence, un arrangement qui utilise les claviers d’une manière si artistique, c’est difficile de dire ce qui va arriver ensuite, sa construction est tenue dans un récit de suspense, qui ronfle et brille littéralement autour de vous. La tranquillité naturelle de cette offre a une véritable qualité addictive qui est tout à fait fascinante, et au fur et à mesure que la composition avance, elle continue à développer un sens de l’énergie indéniable, mais incroyablement spacieux.
La troisième et dernière offrande de l’album s’intitule Initiations, ici nous avons quelque chose de complètement différent dans sa progression et son contenu, mais une composition qui conserve la fluidité du récit musical que le concept exige, et nous donne une incroyable, près de 40 minutes de musique à littéralement se perdre en elle. C’est une œuvre d’art si douée, la créativité de cette création est une chose si merveilleuse, un opus long comme celui-ci n’a pas besoin d’être sous-estimé, les tapisseries intelligentes du ton et du timbre semblent se transformer en diverses réalités musicales, et parfois, c’est comme si nous étions presque en voyage dans une myriade de dimensions musicales à la fois, une qui nous mène finalement à ses racines ambient originelles à sa conclusion.
Transmuted By est en effet une œuvre maîtresse du génie artisanal de l’artiste Anantakara. Pour moi personnellement, sa musique que j’adore, elle nous permet, en tant qu’auditeur, d’explorer et de naviguer dans les vastes espaces de la salle musicale. Il ne fait aucun doute que l’ambiance minimaliste dans laquelle cet album baigne, et crée, serait une toile de fond harmonieuse et atmosphérique avec laquelle se manifesteraient d’autres œuvres d’art, et un album que les fans de musique d’ambiance longue forme vont littéralement abandonner.